Le monarque et la casserole
Les casserolades à répétition qui visent les apparitions publiques du président de la République française, Emmanuel Macron, depuis la promulgation à grande vitesse de la très contestée loi allongeant l’âge de la retraite de 62 à 64 ans, ne sont pas nouvelles dans l’histoire. Elles datent de 1832, quand les responsables politiques partisans de la Révolution de 1830, qui avait amené au pouvoir Louis-Philippe succédant au très réactionnaire Charles X, commencèrent à soutenir la politique rigoriste de Casimir Périer. Mais déjà à l’époque, on considérait cela comme une résurgence des charivaris médiévaux, dans lesquels il s’agissait de se moquer plus que de contester.
Il est donc assez ahurissant de constater qu’au lieu de tolérer ce vacarme ancestral, le pouvoir prenne en France des mesures d’interdiction des «dispositifs sonores portatifs» (sic) qui a posteriori, le ridicule étant mortel, comme chacun sait, n’auraient pas visé les casseroles mais les crécelles et autres sifflets, on improvise comme on peut.
Ces incidents minuscules indiquent à quel point l’exaspération gagne une partie des Français mais surtout à quel point le pouvoir républicain prend des allures de monarchie. C’est un crime de lèse-majesté, en quelque sorte, tout symbolique soit-il. Dans un pays où paraît-il tout finit par des chansons, ces bruits de batterie, pourtant, ne détonnent pas…
Il semble que vous appréciez cet article
Notre site est gratuit, mais coûte de l’argent. Aidez-nous à maintenir notre indépendance avec un micropaiement.
Merci !
Inscrivez-vous à notre infolettre pour rester informé.
Chaque samedi le meilleur de la semaine.
/ Du même auteur /
-
Faits divers
-
Entre deux chaises
-
Le mur et la passoire
-
Mais à quel prix?
-
Terrorisme et propagande
-
Les mots pour le dire
-
L'oxymore électoral
-
Tout est symbole
-
Guerre
-
Vers une écologie punitive
/ Commentaires /
Avant de commencer…
Bienvenue dans l'espace de discussion qu'Entreleslignes met à disposition.
Nous favorisons le débat ouvert et respectueux. Les contributions doivent respecter les limites de la liberté d'expression, sous peine de non-publication. Les propos tenus peuvent engager juridiquement.
Pour en savoir plus, cliquez ici.