Apeirogon, les facettes d’un drame absolu

« Satyagraha : la révélation de la vérité et la lutte contre l’injustice par des moyens non violents. »

C’était le mode de pensée et d’action de Gandhi en Inde contre le colonisateur britannique. C’est en quelque sorte le concept qui préside à l’action inlassable de témoignage de deux pères dévastés par la mort de leur enfant, deux petite filles fauchées par la violence de l’occupation israélienne et la résistance palestinienne.  Deux drames absolus, véridiques et dont l’écrivain Colum McCann a voulu donner le témoignage sous forme d’un livre « Apeirogon », une figure géométrique au nombre infini de côtés, comme sont infinies les facettes de la vie humaine.

Dès les premières lignes, l’auteur nous happe dans ce vertige de l’histoire, la grande et la petite, celle d’une colonisation épouvantable, celle des sentiments humains, des solidarités dans la douleur, dans la volonté de retisser des liens entre humains qui privilégient l’humanisme, l’universalisme des droits humains, l’espoir d’une paix retrouvée malgré la haine, le racisme, les violences, les dominations des plus forts sur les plus faibles…

Apeirogon est un livre fascinant car l’auteur accompagne la réalité contée par les deux pères d’incises surprenantes, inattendues et érudites qui précisent ou élargissent des concepts, des idées, des informations évoquées dans le récit.  Un bel exemple de l’écriture créative de l’irlandais Colum McCann, remarquée déjà dans son livre « Et que le vaste monde poursuive sa course folle », au plus proche des folies et grandeurs humaines. (G.L.)

• Colum McCann. « Apeirogon ». Ed. Belfond, Coll. 10/18. 2020.