Les illusionnistes, 3D et trompe-l’œil

Street/Art

Par | Penseur libre |
le
commentaires 0 Partager
Lecture 3 min.

Comment réfléchir au trompe l'oeil et à la 3 D dans le street art sans avoir à l'esprit le plus célèbre tableau de Magritte représentant une pipe et sur lequel il a écrit sous forme de légende: "Ceci n'est pas une pipe"".

Le titre, souvent oublié, pourrait servir d'exergue à ma chronique : "La Trahison des images".

Les oeuvres récentes qualifiées de 3 D font florès et se confondent pour certains avec les trompe l'oeil, genre pictural dont les origines se perdent dans la nuit des temps. Les street artistes, consciemment ou non, perpétuent un genre ancien en en renouvelant les thématiques.
Le trompe l'oeil peint sur un mur aveugle une jolie façade continue à exister et sa réalisation est le fait d'entreprises spécialisées de décoration extérieure. C'est un bel artisanat qui sans aucun doute contribue à embellir nos villes. Il fait florès un peu partout et est, le plus souvent, objet de commandes publiques pour illustrer par l'image le passé d'un village ou d'un quartier.

La 3 D se distingue du trompe l'oeil par le sujet abordé. Dans les deux cas, il est vrai, il s'agit de tromper les sens du "regardeur". Abuser plutôt, non ses yeux, mais son intelligence. Pour atteindre cet onjectif, les artistes utilisent des "artifices". Citons-en quelques-une : d'abord et surtout la perspective qui crée l'illusion de la profondeur et du volume, ajoutons le réalisme de la réalisation, les ombres et les lumières etc.

La confusion entre le réel et l'illusion génère des émotions et c'est précisément ce que recherche l'artiste.

Elles sont diverses et dépendent du sujet mais leur point commun est l'étonnement, la surprise. Elles résultent de la création d'images figurant le réel, des images représentant des scènes qui ne peuvent exister dans notre monde. D'abord, en changeant l'échelle, en agrandissant les objets du réel. Ensuite, en créant des associations impossibles d'images (une girafe ayant élu domicile dans un immeuble, un arbre traversant la façade d'une maison...) Enfin, en créant des formes graphiques qui ne peuvent être les formes du réel (des façades aux lignes courbes ou percées d'ouvertures...)

Il semble que vous appréciez cet article

Notre site est gratuit, mais coûte de l’argent. Aidez-nous à maintenir notre indépendance avec un micropaiement.

Merci !

Je reconnais bien volontiers aux auteurs des fresques 3 D d'indéniables compétences techniques et une fertile imagination. Elles pourraient être, rêvons un peu!, des illustrations de la phrase d'Isidore Ducasse, dit comte de Lautréamont, dans "Les chants de Maldoror" : "Beau comme la rencontre fortuite sur une table de dissection d'une machine à coudre et d'un parapluie." En somme, des oeuvres surréalistes.

Force est de constater que ces fresques recherchent à créer des effets et du spectaculaire au détriment d'un message. Elles deviennent par leur très travaillée étrangeté des attractions.

commentaires 0 Partager

Inscrivez-vous à notre infolettre pour rester informé.

Chaque samedi le meilleur de la semaine.

/ Du même auteur /

Toutes les billets

/ Commentaires /

Avant de commencer…

Bienvenue dans l'espace de discussion qu'Entreleslignes met à disposition.

Nous favorisons le débat ouvert et respectueux. Les contributions doivent respecter les limites de la liberté d'expression, sous peine de non-publication. Les propos tenus peuvent engager juridiquement. 

Pour en savoir plus, cliquez ici.

Cet espace nécessite de s’identifier

Créer votre compte J’ai déjà un compte